Blog de Philippe Carcone

Les taux zéro reflètent un repli sur le passé

Cette idée de préférence pour le futur, qui sous-tend le faible niveau des taux d’intérêt, est trompeuse. Elle nous fourvoie par rapport à la réalité de notre relation au temps. Elle suggère une projection sur l’avenir qui est précisément absente du monde contemporain. Elle entre de surcroît en totale contradiction avec l’explosion des taux d’endettement public et privé que l’on observe depuis plusieurs décennies, qui alimente les dépenses courantes, et l’inflation des prix d’actifs, plus que l’investissement.

Autrement dit, nos comportements de fourmis, entre des ménages qui préfèrent épargner et des entreprises de plus en plus sélectives sur leurs choix d’investissement, produirait paradoxalement des économies cigales, qui se consument dans la dette et qui utilisent avec frénésie tous les artifices monétaires, pour maintenir à flots les dépenses courantes et la valeur des actifs.
Et, in fine, ce n’est pas une préférence pour le futur que reflètent les taux zéro ou négatifs sur les échéances longues, mais tout au contraire une préférence pour le passé, disons plutôt un repli sur le passé. Il suffit de décrypter les arbitrages des acteurs privés et publics aujourd’hui pour en prendre toute la mesure.
L’endettement alimente le jeu de la concentration, renforce le pouvoir de marché et de réseau des acteurs déjà existants. Dans un monde de taux zéro et sur des marchés en attrition, il est beaucoup plus rentable financièrement d’opérer la cueillette des capacités et des compétences déjà installées, de tirer profit des synergies potentielles, de renforcer sa rente d’oligopole, que de prendre le risque de financer d’une croissance organique.
Du côté des États, la hausse phénoménale de l’endettement public depuis 15 ans est tout entière dédiée au maintien à flots des débouchés courants, au renflouement des secteurs en perdition, et donc à la sauvegarde, quel qu’en soit le prix des capacités existantes.
Et face à cela, ce n’est pas l’abondance de l’épargne des ménages qui a permis de boucler cette fuite en avant dans la dette. Il a fallu l’irruption des banques centrales en acquéreuses en dernier ressort, de titres gagés sur le passé. Et ce que l’on retrouve du côté des ménages, comme trace des tombereaux de liquidités déversés par les banques centrales, c’est de l’épargne liquide, c’est de l’immobilier… Une composition de l’épargne, qui ressemble plus à une défiance qu’à une préférence pour le futur.

https://www.xerficanal.com/economie/emission/Olivier-Passet-Comment-se-debarrasser-de-la-dette-306347620_3749184.html?utm_source=sendinblue&utm_campaign=XC071220&utm_medium=email

 

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